Trafiquants de beauté
La lecture de Zoé Valdés a toujours un effet magique sur moi : certainement dû à ce mélange de détresse et d’énergie qui baigne ses personnages. Dans les nouvelles de ce recueil qui date de ses débuts, ils déambulent dans les quartiers délabrés de Cuba à la recherche de beauté.
Le décor est posé dès le premier récit, "Portrait d’une enfance havanaise" : dans un monologue étourdissant de spontanéité et de malice, une enfant de 13 ans (par définition mi-enfant, mi-femme) s’adresse au touriste-photographe qui la bombarde de flash et de questions. Ses réponses sont directes et foisonnantes, et retracent la situation des cubains on ne peut plus clairement.
Puis il y a "Un trafiquant d’ivoire, quelques pastèques" où l’on reste ébloui de cet espoir, de cette beauté sortie de nul part. Je crois que je tiens là ce qui me fait vibrer chez Valdés : une force qui sourde, lentement, et que rien ne peut plus arrêter.
Note 1 : ne pas s’arrêter à ces deux nouvelles : elles sont toutes excellentes, toutes !
Note 2 : la couverture est superbe, illustration de Juego de Amores.
Titre : Trafiquants de beauté | Auteur : Zoé Valdés | Editeur : Actes Sud | Thème : Littérature sud-américaine - (zazieweb 17/07/2003)