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22 août 2010

Une chambre à soi

août 2010 : toujours d'actualité dans le fond... et je rajouterais juste que je suis apparement plus féministe (et donc plus réaliste) maintenant qu'en 2004 : j'ai un souvenir beaucoup plus fort de la puissance de raisonnement de Virginia Woolf que ce que j'en dis ici, à relire donc.

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une_chambre_aL’étude de Virginia Woolf sur la femme et l’écriture est une approche très instructive sur ce sujet. Intimement liée à la vie sociale et familiale de la femme, l’évolution vers l’écriture des femmes ne s’est pas faite sans difficulté : hormis les journaux intimes et la correspondance, (on parle ici de littérature - Virginia Woolf évoque la fiction et poésie mettant à part que journaux et correspondances peuvent en faire partie aussi) les femmes ont eu de grandes difficultés à « marcher sur les plate-bandes » réservées aux hommes, à commencer par l’accès à la culture.

Structuré par des exemples très loquaces, son texte est saisissant, et si ce n’est par respect pour nos chères ancêtres qui ont ouvert la voie, on pourrait aujourd’hui rire de certains articles masculins sur l’incapacité des femmes à écrire, à raisonner, tant est grossière leur vision étriquée et conservatrice.

N’étant pas une féministe dans l’âme j’en ferai presque mon mea-culpa : j’avoue avoir souvent fait la grimace à la lecture de certaines pages où Woolf dépeint la bêtise et l’obscurantisme ambiant. Ne jetons pas cependant la pierre à la gente masculine : d’une part Virginia Woolf n’y met aucune agressivité ni rancune générale, d’autre part il y eu bien des contre-exemples (me revient à l’esprit les mots pratiquement avant-gardistes de Rilke en 1903 sur la place de la femme à venir dans « Lettres à un jeune poète ») qui montrent que, quelle que soit l’époque, seule la sensibilité des deux sexes permet un respect mutuel.

Virginia Woolf conclut qu’une femme pour écrire doit acquérir son indépendance sociale, et elle le résume par les deux points primordiaux qui sont : avoir une chambre à soi, c’est-à-dire un lieu où elle peut s’isoler pour écrire, hors contingence familiale ; et avoir suffisamment d’argent pour les mêmes raisons d’indépendance. Et en lisant ces mots, je n’ai pu que repenser à la poétesse russe Marina Tsvétaïeva et à tout ce qu’elle a souffert de ce manque, ce qu’aurait pu être son œuvre si les problèmes et les souffrances qui en ont découlé tout au long de sa vie n’avaient pas étouffé une grande partie de sa « production » (cf. Lettres à Anna Teskova).

Titre : Une chambre à soi | Auteur : Virginia Woolf | Editeur : 10/18 | Thème : Essai  -  (zazieweb 03/05/2004)

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