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30 août 2010

Pablo Neruda

pablo_neruda"Je touche la haine comme une poitrine diurne,

moi sans arrêt, de vêtement en vêtement j’arrive

de loin endormi.


Je ne suis, ne sers, ne connais personne,

je n’ai pas d’armes de mer ni de bois,

je ne vis pas dans cette maison.


De nuit et d’eau ma bouche est pleine.

La lune persiste et décide

de ce que je n’ai pas.


Au milieu des vagues il y a ce que j’ai.

Un rayon d’eau, un jour pour moi :

un horizon ferré.


Il n’y a pas de ressac, il n’y a pas de bouclier, il n’y a pas de costume,

il n’y a pas d’insondable solution particulière,

ni de vicieuse paupière.


Je vis par à-coups et d’autres fois continûment.

Je touche tout à coup le visage qui m’assassine.

Je n’ai pas le temps.

Ne me cherchez pas alors en remontant

l’habituel fil sauvage ou la

sanglante plante grimpante.


Ne m’appelez pas : ma mission est celle-là.

Ne demandez pas mon nom ou mon état.

Laissez-moi au milieu de ma propre lune,

sur mon terrain blessé."

 

Pablo Neruda, Valse, Résidence sur la terre, Troisième résidence 1935-1945, édition Poésie/Gallimard, 1972, p. 140

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