2 septembre 2010
Jean Tardieu
"J’ai besoin de savoir que tout n’est pas confondu. Je crains d’étouffer. Je redoute autant le déferlement laiteux du matin par les fenêtres que l’encombrement de la nuit. Je me répands et me divise : JE VOIS, JE TOUCHE ET ME SOUVIENS.
Si nul objet n’est préservé du danger de fondre et s’il est un feu qui vient à bout de tout, rien d’autre ne peut me rassurer que le CONTOUR, qui brise et sépare et vengera de son fouet les pires métamorphoses. Tant que je serais là pour le suivre, ce fil souple, indéfiniment capable de figures, saisira dans ses rets tout ce qui vient de naître ou de mourir : la cendre même aura son dessin."
Jean Tardieu, La part de l’ombre, "visions citadines", Poésie/Gallimard, 1972, p. 29.
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