Le Néant quotidien
Chaque livre de Zoé Valdés a sur moi le même pouvoir : cette fille me secoue par son flot de mots par moitié durs et crus, par moitié poétiques. Ses histoires d’amour ont toutes la même toile de fond : la vie d’une jeunesse cubaine désespérée naît en pleine révolution.
Dans Le néant quotidien (le livre qui a valu à Valdés son exil à Paris), Yocandra, née en 1959, l’année de l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro, se débat dans un quotidien sans espoir, dépouillé à l’extrême. Comment survivre, la faim au ventre, dans ce manque absolu de tout ? Comment vivre et aimer dans cette ambiance de délation journalière ?
Tout comme Zoé, Yocandra a très tôt cette conscience, ne permet pas à son esprit de se laisser embrigader par les mots d’ordre. Dans son désir de vivre vraiment, elle avance, s’égare, repart à nouveau. Elle prend pour mari "le traître", intellectuel dissident, pour amant "le nihiliste", poète. Ses amis s’exilent un à un. Elle est désespérée comme l’est la jeunesse cubaine de sa génération. L
’écriture de Zoé Valdés est directe et forte, sensuelle et toujours authentique : "Ce sera dur, mais tu y arriveras. L’authenticité c’est de ne pas larguer son âme pour que dalle" (page 117)
Titre : Le Néant quotidien | Auteur : Zoé Valdés | Editeur : Actes Sud | Thème : Littérature sud-américaine - (zazieweb 03/03/2003)