L'usage du monde
Parti en 1953 à bord d'une Fiat Topolino avec son ami peintre Thierry Vernet, Nicolas Bouvier relate dans "L'usage du monde" ce voyage de deux ans et nous fait traverser avec eux la Yougoslavie, la Turquie, l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan. Au fil des rencontres de lieux ou de personnes, ils s'installent plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ouvrent grands leurs yeux, échangent, essayent d'apprendre les langues, vivent d'articles écrits pour des journaux locaux ou de dessins vendus.
J'ai toujours plaisir à reprendre des livres dont les lectures anciennes m'ont touchées infiniment. C'est le cas de ce merveilleux "Usage du monde". De cette relecture en cours, je relève quelques phrases, belles, sur leurs impressions de voyageurs aux yeux et au coeur grands ouverts.
"Le voyage fournit des occasions de s'ébrouer mais pas - comme on le croyait - la liberté. Il fait plutôt éprouver une sorte de réduction : privé de son cadre habituel, dépouillé de ses habitudes comme d'un volumineux emballage, le voyageur se trouve ramené à de plus humbles proportions. Plus ouvert aussi à la curiosité, à l'intuition, au coup de foudre."
p.80
Auteur : Nicolas Bouvier - Titre : L'usage du monde - Editions Payot & Rivages