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7 février 2011

Femmes du monde

femmes_du_monde_de_LamazouInterviews, photos, dessins, chaque portrait de femmes comme autant de témoignages de l'histoire de nos sociétés, de leurs luttes pour s'affirmer ou pour survivre.
C'est un livre magnifique, que j'ai eu la chance d'avoir en cadeau, qui a pris 6 ans à l'auteur pour le réaliser (entre 2001 et 2007) et qui rassemble plus de 50 portraits à travers le monde. Nommé "Artiste de la paix" par l'UNESCO pour ce projet, Titouan Lamazou poursuit au quotidien son engagement pour le respect des droits des femmes dans le monde au travers de différents programmes.

Des textes puissants, émouvants, sur les trajectoires de ces femmes, et que je reçois comme autant de paroles de mes "soeurs" à travers le monde.

On peut retrouver nombre de ces photos, superbes, sur le site de Titouan Lamazou.

"Brosser des portraits de femmes aujourd'hui est plus représentatif de l'évolution de nos sociétés que de brosser celui de leurs compagnons qui les dirigent depuis la nuit de notre mémoire du temps." Titouan Lamazou

Quelques extraits de ces portraits :

"Quand on croisait un uniforme de gendarme sur la route, il se pétrifiait sur place, tout juste s'il respirait, il prenait racine sur la route. Quand un gendarme était passé, je lui disais : "mais papa, qu'est-ce qui se passe ?" Mon père me répondait : "c'est ancestral, ma fille, on ne les aime pas, ils ne nous aiment pas." Mais ce n'était pas la vérité. C'était beaucoup plus proche : ça datait de l'époque de l'internenemt des Tziganes orchestré par les gendarmes français et le gouvernement de Vichy." Esmeralda, militante arlésienne de la mémoire.

"Ma mère était blanche. Je suis foncée comme mon père. J'avais 20 ans quand je l'ai connu. Je le croise parfois. Il ne m'est jamais venu à l'idée de lui demander quoi que ce soit. Pour tout dire, je ne m'y suis jamais intéressée. Je ne lui en veux pas. On vit une sacrée guerre ici. Je suis née dans la favela da Rocinha et je mourrai ici. (...) J'ai eu une enfance chanceuse à Rocinha : je ne suis jamais tombée dans la drogue. Aujourd'hui, je le rends, je rends ce que ma nature et la vie m'ont donné. J'enseigne la capoeira aux enfants de la favela." Tiana, petite soeur des favelas.

"Mes parents, mes grands-parents ont toujours vécu dans la toundra. Toute petite, j'étais très malade. On m'a envoyée dans un hopital à Krasnoïarsk. J'y suis restée quatre ans. Je n'avais même pas de prénom. Sur mes papiers d'identité, il y a marqué Katerina. Ils m'avaient appelée Katia, et comme ce prénom ne plaisait pas du tout à ma mère, elle m'en a donné un dolgane : Koutchougouï. J'ai fait des études. Un peu. J'ai eu le certificat. On le donne à tout le monde. J'étais la dernière et, quand on a annoncé "Ajova Katerina", je n'ai pas bougé. Mon professeur m'a dit : "Katia, vas-y, lève-toi, c'est toi !" Et voilà l'histoire. Koutchougouï, nomade de la toundra.

Auteur : Titouan Lamazou - Titre : Zoé Zoé ou les Femmes du monde - Editions Gallimard

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Commentaires
M
Je confirme.... ce livre est de toute beauté! Et c'est un cadeau rare que cet homme sensible, Titouan Lamazou, fait aux femmes grâce à son talent...
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