Hand Stories - Festival d'Avignon 2011
Les premiers gestes donnent le ton : Yeung Faï est assis, lève lentement une main et au bout de son bras tendu, ses doigts se mettent à animer une marionnette invisible ! Et on se demande comment c'est possible, cette façon de détacher les doigts séparément les uns des autres, ces écarts improbables, et l'on "voit" cette marionnette invisible.
Et c'est possible parce que Yeung Faï est l'héritier d'une famille de marionnettistes à gaine chinoise de cinq générations, ce qui explique cela. Son spectacle est superbe, un melting pot de tradition chinoise, de civilisation américaine, de politique, d'humour et de sensibilité.
Tout y est prodigieux : la mise en scène étonnante, gorgée de surprises ; la représentation qui déroule le vécu de la famille Yeung et des épisodes de l'Histoire de la Chine ; la virtuosité incroyable de Yeung Faï et de son partenaire, la beauté des marionnettes, les petits films d'archives du père...
On ressort la tête pleine d'images qui ne se dissolvent pas : l'habillage en plein vol d'un samouraï, la condamnation du père par un "coup" du petit livre rouge tel un sabre, le départ pour l'amérique et les tribulations d'un émigré chinois montrant ses marionnettes sur les trottoirs de New-York...
Cette scène aussi incroyable où les deux marionnettistes tournent le dos au public et reproduisent au geste près la scène projetée au mur, et le public découvre alors l'envers du décor, les coulisses. Il faudrait tout raconter... le mieux est d'aller le voir !
Hand Stories - Festival off 2011 au Théâtre du Chêne Noir