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5 janvier 2013

Lettres de la montagne & Lettres de la fin

lettres-de-la-montagne-TSVETAEVADe Marina Tsvetaeva, je connaissais le Poème de la montagne et le Poème de la fin, mais pas ces lettres. Elles en sont pourtant la génése et la clé. Au cours de l'année 1923, Marina Tsvetaeva vit une histoire d'amour passionnelle avec Konstantin Rodzevitch. De la rencontre à la rupture, ce sont 31 lettres de la poétesse russe qui seront retrouvées, conservées par son destinataire.

La démesure, la passion, le feu sont les domaines de Marina. Eternelle, indomptable, elle est sans commune mesure avec quiconque. J'avais noté dans un livre précédent cette phrase qui la caractérise le mieux me semble-t-il : "Je sens que je vous dis trop, mais trop a toujours été la mesure de mon monde intérieur". C'est ainsi qu'on la retrouve à nouveau dans cette correspondance... des lettres sublimes, puissantes, pour un amour que Marina pensera plus tard être le plus fort qu'elle ait connu.

Le traducteur, Nicolas Struve, est remarqué pour son travail sur cet ouvrage lors du Prix Russoponie 2008 : "C'est enfin Nicolas Struve qui est distingué pour sa traduction des Lettres de Marina Tsvétaéva à Konstantin Rodzévitch (éditions Clémence Hiver)".

Superbe travail de "Clémence Hiver Editeur", petite maison d'édition installée dans le Gard, qui a publié quelques ouvrages de Marina Tsvetaeva, préservant ainsi la mémoire de l'auteur dans un bel écrin : des livres brochés, imprimés sur papiers d'aspect rustique, très bien finis.

---

extrait :

LETTRE VII
5 octobre 1923, vendredi

Mon tout-proche, mon bien-aimé, mon charmant et – plus important, plus tendre – que tout : - mon.
Hier, luttant avec le sommeil, je pensais – vous – jusqu’à ce que la plume me tombe des mains. Et le soir, grimpant par notre sombre chemin le long de tous ces bois. Et la nuit, en me réveillant : j’avais fait un rêve et – soudain : avec toi ! Et maintenant, au matin, en cette heure merveilleuse et lucide.
Tu m’as dit de tels mots, des mots qu’avant toi, jamais je n’avais entendus : grands – parce que simples, c’est l’ultime grandeur, et voilà, malgré tout toi et toute moi – je crois en toi (en moi). – Qu’en adviendra-t-il ?
De petits nuages bleus à la fenêtre : les gens commencent à vivre. Ah, si à l’instant, tu entrais dans la chambre ! Je me précipiterais dans l’armoire (un chapeau !) – mon sac – où sont les clefs ? ne pas oublier les cigarettes ! – À nous la liberté ! Nous irions au Hradcany *, je me sentirais voler, tu me rends telle que je n’ai jamais voulu être : HEUREUSE ! (Ma réplique, autrefois : « Je vaux mieux que ça ! »)
Et nous voilà au Hradcany, le long de ses vieux murs, sous ses vieux arbres, sur ses vieux, vieux pavés – et une telle jeunesse !

(...)

Notes du traducteur :
* Le Hradcany : quartier du château de Prague, au nord de la colline de Petrin et de Smichov.

Auteur : Marina Tsvaeteva - Titre Lettres de la montagne et Lettres de la fin - Clémence Hiver Editions

 

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