Pour en savoir plus, le Théâtre des Halles nous donne l'occasion d'entendre Isaac Lewendel et Bernard Weisz pour une conférence intitulée "1942-1944 Survivre dans le Vaucluse", ce samedi 28 septembre à 20h30. Si Isaac Lewendel est né à Avignon, il est installé depuis longtemps aux Etats-Unis, visites par les faits plus rares, et donc à apprécier.
Ce qu'en dit le site du Théâtre des Halles :
VAUCLUSE 42-44 : La mort promise aux Juifs persécutés
De 1942 à 1944, plus de 400 Juifs ont été déportés du Vaucluse dans les camps d’extermination. Tous n’ont pas été raflés à Avignon, Orange ou Carpentras. On est aussi venu les chercher à Camaret, Vaison-la-Romaine, Mormoiron, Buoux, Saint-Saturnin-lès-Apt, Cadenet, Goult… Tous ces villages perchés du Ventoux et du Luberon qui enchantent le regard. Qui a arrêté tous ces Juifs ? Les Allemands, a-t-on prétendu, secondés parfois par la Milice. Comme si c’était si simple. Comme si l’administration française n’avait été que complice. Comme si les Allemands avaient été seuls à la manœuvre, alors qu’ils n’ont cessé de recruter, sur les ordres de Paris et de Berlin, des auxiliaires et des supplétifs pour mener la chasse.
Traquer les traqueurs de Juifs à travers les archives, telle est la tâche que se sont fixés Isaac Lewendel et Bernard Weisz. Cette recherche démarrée en 2005 conduit le lecteur sur les traces de vies criminelles jusqu’à Marseille et au-delà. On y côtoie des fonctionnaires zélés, des affairistes, des extrémistes, des SS en mission, des voyous et des repris de justice à l’affût. On y entend aussi la voix de Juifs qui à la Libération ont témoigné.
De l’ensemble se dégage une force documentaire qui bouscule bien des idées reçues. Le rendement du dispositif policier nazi, 20 à 25 % d’arrestations, est ainsi passé au crible d’une analyse qui agit comme un révélateur. Elle relativise le rôle de l’entraide parmi tous les facteurs qui ont contribué à la survie de la majorité sans rien enlever à l’héroïsme de certains actes de solidarité.