Acide, Arc-en-ciel
Puissants et graves, les mots d’Erri de Luca laissent leurs empreintes longtemps encore après avoir refermé la dernière page. Trois hommes, trois récits : le parcours de leur vie, leurs visites au narrateur, le quatrième homme, celui qui écoute, à qui on peut tout dire ; celui qui reste dans le vent qui souffle au travers de sa maison de pierre volcanique ; celui qui vit au travers de leurs amitiés.
Il n’y a pas plus de tavernes en mer qu’il n’y a de refuges dans le parcours de ces hommes qui ont mené jusqu’au bout la vie difficile qu’ils se sont choisis.
Arrivée à la fin du livre, je reprends les premières pages : oui, bien sûr, tout était dit là. Cette courte relecture éclaire à posteriori tout le livre, donne sa véritable mesure au personnage principal, le narrateur. C’est un plaisir de lecture intense lorsque les livres se dévoilent lentement, celui-ci se savoure phrase après phrase.
Une chose étrange aussi : « Acide, Arc en ciel » est un livre d’hommes. Je ne me pose jamais ce genre de question lors de mes lectures, mais la constatation s’imposait : pas de personnage féminin (ou alors tout à fait insignifiant) dans ces récits d’hommes solitaires. C’est un peu troublant et participe à l’ambiance particulière de ce livre.
Titre : Acide, Arc-en-ciel | Auteur : Erri De Luca | Editeur : Rivages | Thème : Littérature italienne - (zazieweb 24/09/2002)