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29 août 2011

Le fils

9782361070175"Je veux te dire qu'on peut vivre avec ça". C'est le message qu'à reçu Michel Rostain d'un ami proche à la mort de son fils, et c'est ce message qu'il nous offre en retour, comme un hymne à la vie, malgré "ça", malgré tout.

C'est le fils disparu qui parle, qui décrit avec finesse et humour, l'indescriptible chaos que son absence brutale laisse. Et avec un sujet pareil, on est a priori méfiant : je refuse le pathos, la facilité à émouvoir avec la mort d'un enfant. Mais avec "Le fils", surprise magistrale ! C'est d'amour qu'il est question, de l'amour rayonnant d'un père pour son fils, Lion, foudroyé en une nuit par une méningite à 21 ans.

Michel Rostain est metteur en scène d'Opéra, et son métier, son univers, vont le sauver, lui tenir la tête hors de l'eau dans cette tragédie, à lui et à sa femme, actrice. Aucun conseil, aucune recette à appliquer, mais des mots qui relancent la vie. Les quelques jours "avant", les semaines "après", sont comptés avec une infinie tendresse, moqués gentiment par le fils. L'écriture est claire et délicate, et ces quelques 200 pages font autant pleurer que sourire.

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Extrait :

" Si vous me demandez comment je vais, comment pourrais-je vous répondre ? Si je disais que je ne vais pas bien, ce serait lancer un appel au secours. Donc, je ne vais pas mal, je ne suis pas faible, non, je ne suis pas incapable de travailler. Mais, je vous doit la vérité, je ne peux pas dire que je vais bien : ça ne va pas bien du tout. C’est donc à la fois plus simple et pire. Je ne vais pas mal, et je ne vais pas bien. Une autre fois, j’essaierai de vous parler de ce deuil plus complétement. Pas aujourd’hui." Lundi dernier, quand il a repris le travail, papa a parlé en ces mots là à l’équipe du théâtre.

Auteur : Michel Rostain - Titre : Le fils - Editions de Noyelles

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Commentaires
L
Si une amie ne m'avait pas mis ce livre entre les mains, je ne serais jamais aller vers lui. Mais depuis que je l'a lu, ce livre me trotte dans la tête, et étrangement, il n'engendre pas une impression de tristesse mais bien un mouvement vital.
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H
franchement je regrette de n'avoir pas lu ce livre avant,j'aurais pu l'offrir à mes voisins qui ont eu la douleur de perdre leur fille lycéenne renversée par une voiture au moment de prendre le car scolaire ,dans ces moments là on ne sait pas quoi dire ni quoi faire ,je pense qu'offrir ce livre même si ce n'est pas grand chose, ne peut pas faire de mal .
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C
C'est vrai que le sujet est délicat et que l'on peut l'aborder avec méfiance. D'après ce que tu en dis, c'est la preuve que l'on peut écrire sur le deuil sans tomber dans le pathos. Cela me rappelle le livre de JP Fournier : Où on va papa? même si le ton de la dérision et de l'absurde n'est manifestement pas celui de Michel Rostain.
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